Pour la première fois, des récipients en plastique recyclé seront utilisés dans des hôpitaux belges pour collecter les déchets médicaux à risque

Dès aujourd'hui, les hôpitaux de Bruxelles et de Flandre ont la possibilité d'utiliser des conteneurs en plastique recyclé pour collecter leurs déchets médicaux à risque. Cette première est le fruit d’une collaboration entre Mauser Benelux et SUEZ*, qui permet de réduire l'impact environnemental de 57% et les émissions de CO2 de 51%.

  

Plus écologique, à sécurité égale

Les déchets médicaux à risque (DMR) comprennent des substances telles que des déchets de laboratoire, du sang, des dérivés sanguins, des déchets anatomiques et autres. Les récipients dans lesquels ces déchets sont collectés doivent répondre à des normes de qualité et de solidité extrêmement élevées. Une fois remplis, ils sont scellés et immédiatement incinérés afin d’écarter tout risque pour la sécurité. Jusqu'à aujourd'hui, seuls des récipients en plastique vierge étaient utilisés à cette fin.

Afin de minimiser l’empreinte écologique de cette pratique nécessaire, SUEZ* (qui fournit les conteneurs aux hôpitaux, les récupère, puis les transporte vers une usine de valorisation énergétique), s'est associée à Mauser Benelux (le fabricant des conteneurs) pour trouver une solution plus durable. Les deux entreprises ont ainsi mis au point un conteneur en plastique recyclé dont l’empreinte écologique est bien plus faible que celle d'un récipient traditionnel. Résultat : une diminution de 57% de l'impact environnemental et de 51% des émissions de CO2. Ce projet innovant démontre l'importance de la co-création dans la chaîne de valeur et représente une étape importante vers une économie circulaire.

SUEZ* collecte auprès des particuliers les déchets dits PMC (canettes, cartons à boissons et emballages plastiques) et les trie sur ses sites en fonction du type de matériau. Le polypropylène (PP) trié est envoyé à QCP, une entreprise innovante de recyclage des plastiques que SUEZ* exploite en partenariat avec Lyondellbasell, à Geleen (Pays-Bas). Là, les balles d'emballages entrantes en polypropylène y sont lavées de manière intensive, fondues et transformées en granulés. Ces granulés remplacent ensuite le plastique vierge dans le processus de production des conteneurs. Mauser Benelux produit les récipients et SUEZ* les commercialise. Depuis peu, les conteneurs en plastique recyclé remplissent les conditions de l'ADR (1) , et respectent donc toutes les conditions de sécurité nationales et internationales relatives au transport routier de marchandises dangereuses. Les conteneurs seront utilisés dès septembre.
 

450 000 conteneurs en plastique recyclé chaque année

SUEZ* ayant à présent obtenu l’autorisation légale pour Bruxelles et la Flandre, l’entreprise offre, dans le cadre de ses contrats avec les hôpitaux, la possibilité de travailler avec des conteneurs en plastique recyclé. Dans un avenir proche, les hôpitaux clients de SUEZ* pourront donc passer entièrement aux nouveaux récipients, ce qui représente quelque 450 000 conteneurs et une réduction des émissions de CO2 de plus de 955 tonnes par an.

Plusieurs hôpitaux, tels que le Ziekenhuisnetwerk Antwerpen (ZNA) et l'UZ Gent, se préparent déjà à la transition. Selon Tom Havermans, coordinateur environnemental du ZNA, les nouveaux récipients auront un impact important sur le secteur des soins de santé. « Le Ziekenhuis Netwerk Antwerpen, conformément à son engagement social, tient à mettre l'accent sur la durabilité, même en cette période difficile. Parce que le secteur de la santé est un acteur important dans le développement d'une économie circulaire. Maintenant que les conteneurs en matériaux recyclés ont été approuvés, le choix a vite été fait. Ils offrent la même facilité d'utilisation que les conteneurs traditionnels, mais sont beaucoup plus respectueux de l'environnement. »
 

L’influence de la crise du coronavirus sur la différence de prix entre le plastique vierge et le plastique recyclé

Le coût de production du plastique recyclé haute qualité provenant d’emballages utilisés est souvent plus élevé que celui du plastique vierge. Cela est dû à la très faible densité des déchets à recycler et à la complexité des différents emballages plastiques sur le marché. La crise du coronavirus a augmenté la différence de prix entre le récipient traditionnel et le récipient en plastique recyclé. Un conteneur en plastique vierge est aujourd'hui beaucoup moins cher en raison de la faiblesse des prix du pétrole au niveau international, elle-même conséquence de la pandémie. L'an dernier, le conteneur en plastique vierge coûtait à peu près autant que celui en plastique recyclé.

En raison de la crise sanitaire, le plastique recyclé est devenu encore moins intéressant financièrement, ce qui met à mal l'ensemble du modèle de recyclage du plastique. SUEZ* appelle donc à l'instauration d’un cadre juridique qui oblige les producteurs à utiliser une quantité minimale de plastique recyclé. De cette manière, les plastiques vierges et recyclés cesseraient d’être en concurrence, et nous ferions un pas important vers une économie plus circulaire.

Philippe Tychon, voit également dans le redéveloppement des conteneurs DMR un élément important pour l’avènement d’une économie circulaire. « Sur la voie d'une économie véritablement circulaire, nous devons continuellement repousser les limites du possible. Les conteneurs pour les déchets médicaux à risque en plastique recyclé garantissent le même niveau de sécurité du traitement des déchets mais ont un impact environnemental nettement moindre. Le fait qu'un secteur très réglementé comme celui des soins de santé continue de réduire son empreinte écologique est particulièrement encourageant. SUEZ* est fier d'accompagner ses clients dans cette démarche. »

(1) ADR est l'abréviation du titre français de la Convention européenne relative au transport international des marchandises dangereuses par route : « Accord européen relatif au transport international des marchandises Dangereuses par Route.

 

*Depuis mars 2022, Veolia Belux et SUEZ R&R Belgium ne font plus qu’un. En combinant leurs connaissances et leurs expertises, ils accélèrent, ensemble, la transformation écologique et peuvent mettre en œuvre des solutions encore plus intégrées et innovantes pour leurs clients.