Dans les yeux des resourceurs

Interview de Raphaël Rollinger et Johan Fleig - Luxembourg

Réparer des toilettes grâce à l'impression 3D

À Luxembourg, Veolia se charge de la maintenance multi technique d’une Institution Européenne. Pour résoudre un problème de toilettes, l’équipe technique a trouvé une solution créative, économique et très pratique. Raphaël Rollinger (Directeur technique) et Johan Fleig (Support technique) nous expliquent tout.

Raphaël Rollinger

Directeur Technique - Energie

Veolia Belgique & Luxembourg

Depuis 18 ans chez Veolia

Luxembourg

Soyons simple !

Johan Fleig

Support Technique - Energie

Veolia Belgique & Luxembourg

Depuis 6 ans chez Veolia

Luxembourg

A la fin, ça va toujours !


Quel a été le déclencheur du projet ?

Veolia gère toute la maintenance technique de l’immeuble : chauffage, climatisation, ventilation, sanitaire, plomberie, etc. C’est notre contrat le plus important à Luxembourg. Un jour, un problème est survenu avec les toilettes. Mais la pièce qu’il fallait changer était indisponible sur le marché...

 Le bâtiment date de 1978, donc les équipements sont relativement vétustes. Dans le cas d’une défaillance de W.C., notre seul choix semblait être de les remplacer intégralement, ce qui impliquait de casser la paroi, reconstruire le bâti, changer l’ensemble de sanitaire : tout cela pour une petite pièce en plastique.


Quelle problématique deviez-vous prendre en compte ?

Avec une centaine de toilettes en jeu, il aurait fallu des travaux conséquents et coûteux pour remplacer des toilettes en panne. D’autant plus que nous aurions dû faire appel à des équipes de nuit pour ne pas perturber l’activité de la banque.

Étant donné que nous devons justifier chaque intervention non-terminée auprès du client, un délai de plusieurs semaines pour dépanner une toilette n’aurait pas fait bonne impression, d’autant plus que cela entraîne aussi une gêne pour les utilisateurs. 


Comment avez-vous développé une solution ?

C’est Johan et ses collègues qui ont eu l’idée géniale de faire fabriquer les pièces obsolètes grâce à une imprimante 3D.

D’abord, on a cherché les pièces de rechange dans plusieurs pays en Europe, sans succès. Ensuite, on a fait un test pour remplacer les toilettes, avec toutes les difficultés déjà évoquées. Et finalement, on s’est demandé si on ne pouvait pas juste recréer les petites pièces qui cassent régulièrement.


En quoi ce projet est-il innovant ?

Cette expérience démontre la curiosité et la fabuleuse créativité de nos équipes. Avoir le fichier imprimable nous rend totalement indépendant du fournisseur. C’est un bel exemple d’approche que nous pourrions décliner encore plus au sein de nos métiers.

On est parti de rien, on ne savait même pas si l’idée était réalisable. On est passé par des phases de modification de prototype avec la société d’impression 3D, puis de validation en situation réelle. Aujourd’hui, on a un stock prêt pour pouvoir agir immédiatement et le fichier imprimable nous permet de récréer des pièces quand on veut.


Qu’est-ce que chacun de vous a apporté ?

Johan a eu l’idée, il y a cru et l’a menée jusqu’au bout. Il a su trouver une solution simple à un problème compliqué. Je suis sûr qu’il aura d’autres très bonnes idées dans le futur. 

Le fait même que l’on soit là en train d’en parler, c’est grâce à Raphaël. S’il n’avait pas mis en valeur et partagé notre idée, elle serait passée inaperçue. 


Quelle est votre plus grande satisfaction ?

Le client était très content de l’efficacité de notre solution, et du fait que nous n’avons pas eu à mettre hors service des W.C. !

Que ça ait marché ! C’était également super que notre travail soit récompensé par un « Innovation Award » cette année. 


Quels sont les impacts positifs ?

Cette solution ne produit quasiment aucun déchet, contrairement au remplacement de tout le bâti support qui aurait généré des débris de gravât, du carrelage, de la faïence, du métal, etc.  Maintenant, le seul déchet, c’est 100 grammes de plastique !

Comparé à un coût potentiel de 3000 euros par toilette, on a trouvé une solution qui coûte 40 euros, et qui ne prend que deux minutes à mettre en œuvre. En plus, le concept est reproductible. Le jour où il y aura une problématique similaire, nos collègues peuvent tout de suite employer ce type de solution.

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